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Tirumala, enfin nous y voilà ! Derniers pas en Inde du Sud !

Mercredi 4 février, objectif du jour: Tirupati

Tirupati est située dans l’Andhra Pradesh à 130 km de Chennai. Pour rejoindre la ville, nous avons du quitter le plateau du Deccan: 30 km de descente vers la mer, une heure de pur bonheur passée à slalomer entre les chèvres, les vaches et les singes alors que la chaleur et l’humidité se faisaient de plus en plus sentir. A quelques kilomètres de la ville et après plus de 80 km avalés en quelques heures, nous nous sommes arrêtés sur une petite aire de picnic “à l’indienne” (un restaurant végétarien en gros), pour un repas et une sieste bien mérités. Les gens du cru ne cessaient de nous répéter que pour atteindre Tirupati nous aurions une “big, big, very very big” montée d’une vingtaine de kilomètres. Nous avons repris la route, anxieux à l’idée de suer à grosses gouttes sur la fin de journée. 40 minutes plus tard, nous posions le vélo en plein centre ville, sans avoir rencontré la moindre côte. Incompréhension? Mauvaise communication? Deux ans en Inde n’auront pas suffi à nous faire comprendre les subtilités indiennes! Nos indicateurs parlaient en fait de Tirumala, sœur jumelle de Tirupati, et du temple de Shri Venkateshwara, nichés sur un éperon rocheux à 1000 m d’altitude. En effet, ce haut lieu de pèlerinage hindou à tendance à faire de l’ombre au reste de la région. Voici quelques chiffres pour comprendre les enjeux et l’importance du lieu.


Shri Venkateshwara c’est: - plus de 25 000 pèlerins quotidiens - environ 100 000 pèlerins les jours de festivals hindous - plus de 10 million de visiteurs annuels (soit plus de visiteurs qu’à Rome ou à Jérusalem). Grâce à Shri Venkateshwara, l’Andhra Pradesh est la région qui attire le plus de touristes locaux en Inde. (206,8 millions de touristes en 2012) - 500 millions de dollars de revenu annuel en 2013 - une administration gérée par 6000 employés Nous avons pris un bus local dans le centre de Tirupati pour nous rendre à Tirumala. Après un arrêt au niveau d’un péage, plus grand que celui du Mont Blanc et une fouille minutieuse du bus et de nos affaires, nous nous sommes enfin lancés à l’assaut des grandes falaises qui nous faisaient face. Il nous a fallu 40 minutes de trajet sur une route en lacets interminable, mais offrant une vue magnifique sur la région, pour rejoindre ce lieu saint si fréquenté. Tirumala, dont le nom signifie en tamoul montagne (mala) sacrée (tiru), est située sur un des sept pics formant les Seshachalam hills. Ces sept collines sacrées symboliseraient le dieu-serpent à sept têtes Adisesha, sur lequel se repose Vishnou (un des trois Dieux majeurs hindous). Les épopées hindoues de l’Inde antique, composées entre 1500 et 900 av. J.-C., telles que le Rig-Veda ou les Puranas, racontent que celui ou celle qui effectuera un pèlerinage en ces lieux afin de vénérer Shri Venkateshwara, dixième incarnation de Vishnou, s’assurera d’atteindre à sa mort la Moksha, la libération finale de l'âme du cycle des réincarnations. C’est donc pour cela que toutes les grandes dynasties du sud de l’Inde, des Pallavas aux Vijayanagars, ont toujours rendu hommage à Shri Venkateshwara et qu’aujourd’hui encore des millions d’hindous cheminent chaque jour vers Tirumala. Pour marquer leur grande dévotion, les fidèles n’hésitent pas à faire don de leurs cheveux. Nous avons donc croisé un grand nombre d’hommes, de femmes mais également d’enfants tondus. On estime que les cheveux embellissent l’homme et que le fait de se raser permet de se débarrasser de toute vanité et superficialité. Des cheveux, des noix de coco, des fleurs, des fruits mais également de l’argent! Les donations monétaires sont très importantes, certaines journées peuvent rapporter plus d’un million de dollars. L’entrée du temple ne coûte que 120 rs, soit environ 2 euros, mais si vous ne déboursez pas un peu plus vous n’accéderez pas au Sanctuaire avant plusieurs heures, voire même plusieurs jours. “Si le Seigneur le veut, vous le rencontrerez” dit un proverbe indien. Les plus fortunés peuvent acheter une formule coupe-files qui permet d’accéder directement aux veillées de prière. Nous n’avons pas visité le temple. En tant qu’étranger, nous aurions pu éviter la file d’attente, mais nous n’avions pas le dress code adéquat: kurta pour Solenne et dhoti + chemise pour Alexandre. Nous nous sommes donc contentés de nous promener au milieu des groupes de pèlerins en prières en écoutant les musiques et mantras diffusés en boucle par des hauts parleurs grésillants fixés aux branches des arbres.

Lieu Saint? Entreprise lucrative? On peut en débattre longuement.


Cependant, nous avons trouvé le lieu très propre, (des poubelles!! Du jamais vu en Inde), très fleuri, bien entretenu et surtout, avons rencontré des gens calmes et respectueux. Alors, oui, nous avons visité le lieu en semaine et nous étions reposés, mais nous n’avons subi ni les interminables séances de photos ni les jeux de coude coude dans tous les sens. Les fidèles venaient pour prier et se fichaient bien des deux seuls blancs qui les observaient en silence.

Tirupati est une ville de passage et les alentours de la gare concentrent toute l’activité: des restaurants, des hôtels, des cyber cafés, ... Dans son centre une petite place avec un temple, un banyan tree et quelques commerces. Nous nous y sommes promenés au coucher du soleil et avons trouvé l’endroit très paisible. Nous avons passé le reste de notre temps à courir les échoppes pour trouver carton et papier-bulle afin d'emballer notre vélo et le mettre dans le train en direction de Calcutta. Ah, Calcutta! .... A lire dans notre prochain post!

Retrouvez toutes les photos de notre étape indienne sur Flickr.


KM PARCOURUS EN TANDEM :

1  3  2  5  1

 

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