Battambang est une grande ville de province, située à l'ouest du Cambodge, qui nous a dévoilé tous ses atouts en nous révélant le potentiel incroyable du Cambodge... Et ses limites! Le mélange ville asiatique moderne et douceur de vivre à la française nous a beaucoup charmé! Les rues sont jalonnées d’anciennes maisons de négoce à l’architecture datant du protectorat français du début du XX e siècle. Le cachet colonial de Battambang se savoure particulièrement dans ses restaurants et cafés où tu peux choisir de soutenir une association en dégustant une crêpe. En parlant d’association, nous avons été marqués par le nombre d’ONG étrangères présentes dans cette province: déminage, orphelinat, commerce équitable, éducation,... Il y en a pour tous les goûts! (plus de 1500 ONG sont enregistrées au Cambodge et plus de 50% du budget du Cambodge dépend de l’aide extérieure selon le ministère de l’Intérieur cambodgien). Les ONG sont normalement essentielles dans des situations d’urgence, mais le Cambodge est sorti de la guerre il y a maintenant plus de vingt ans. Pourquoi reste t-il alors un des pays les plus pauvres d’Asie? Nous nous interrogeons donc aujourd’hui sur un constat qui nous a frappé: Le Cambodge peut il continuer à se reconstruire avec les ONG étrangères dont il semble être devenu dépendant? Qui régule l’argent apporté par ces organismes? Le développement ne devrait il pas être pris en charge aujourd’hui par le gouvernement? Sur les rives de la Sangker, les habitants de tout âge profitent des longues esplanades pour se défouler sur quelques mouvements de sports de combats, de la musique aérobic et sur des parcours sophrologiques. Nous avons tous les quatre essayé de nous promener pieds nus sur les gros galets et d’imiter les grands mères cambodgiennes qui arrivaient à fermer les yeux et à marcher droit en restant concentrées. Nous avons perdu toute dignité à gesticuler dans tous les sens en criant des “ail” à chaque pas. Nous nous contenterons à l’avenir du vélo!
Nous avons fait une petite boucle de 60 kilomètres dans les alentours de la ville. Nous avons visité un bel ensemble de temples construits sur les collines environnantes. Cette escale fut également pour nous l’occasion de tester une expérience ferroviaire atypique: le bamboo train! Un plateau en bois et en bambou posé sur une ligne à rail unique qu’utilisaient autrefois les cambodgiens pour transporter le riz. Nous n’avons pas transporté du riz mais nos tandems qui n’ont absolument pas apprécié l’aventure à frôler les arbres d’un peu trop prés à 40km/heure!
Notre dernière visite fut sans doute la plus incroyable. A 17h40 précise, au pied du temple de Phnom Sampeau, nous avons levé notre nez. Nous sommes alors restés bouche bée à observer le ballet de millions de chauve souris, s’échapper de leur grotte pour partir chasser en une seule et même nuée tourbillonnant dans le ciel. Spectacle d’autant plus fou que nous venions de lire dans notre guide: "la chauve-souris, un animal en voie de disparition au Cambodge!"
Remis de nos émotions nous avons enfourché nos vélos avec pour objectif 15 kilomètres à avaler avant 19h afin de pouvoir profiter de l’Happy Hour du meilleur bar selon nous de la ville: le Riverside Balcony Bar! Nous avions le soleil qui nous chauffait le dos, le sourire aux lèvres, des souvenirs plein la tête, bref tout allait bien... Jusqu’à ... "BANG" la rencontre avec une pierre, la pierre, LA pierre! La pierre qui a fendu notre pneu avant et nous a contraint à pousser nos tandems sur les 3 derniers kilomètres! Mais, l’honneur est resté sauf, à 18h55, nous étions tous les quatre attablés au bar!