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Le pays du "Million de papillons"

Autrefois appelé le royaume du “Million d’éléphants”, nous avons décidé de rebaptiser le Laos: le pays du “Million de papillons”. Nous n’avons jamais vu de papillons si gros et si beaux alors que franchement si tu veux voir un éléphant, prends plutôt la direction de l’Inde.


Aussi étrange que cela puisse paraitre, un laotien naît bouddhiste et communiste ou il ne naît pas. Nous avons vu des centaines de temples bouddhistes sur notre route mais seulement deux églises et pas une seule mosquée, temple hindou, synagogue ou autre lieu de culte. Le drapeau national flotte partout et toujours aux côtés de son fidèle compagnon: le drapeau communiste. Nous sommes même allés jusqu’à nous demander si mettre le drapeau laotien derrière notre vélo sans le marteau et la faucille n’était pas un affront.


Dans le sud du pays, nous avons découvert le fer de lance de l’économie laotienne: l’énergie hydroélectrique. Nous avons longé au sud est du Laos le barrage Nam Theun 2, construit et co-financé à 35% par EDF et inauguré en 2010. L’électricité produite est revendue en grande partie au Vietnam et à la Thaïlande et laisse entrevoir une voie de développement possible pour le pays pauvre qu’est aujourd’hui le Laos.


Le Laos vend son électricité mais malheureusement également son bois. Nous avons pédalé avec peine en découvrant les hectares de terres déforestées sur les flancs des montagnes et les énormes camions remplis de troncs d’arbres partir en direction du Vietnam. En 1940, les forêts occupaient 70% du Laos aujourd’hui ce chiffre est tombé à 40%.


Lors de notre ascension des cols au nord du pays, notre allure moyenne était de 5km/ heure. Nous avons donc eu amplement le temps d’admirer les activités des femmes sur les bords de route et particulièrement, les métiers à tisser. Les femmes tissent les habits traditionnels dont le "sinh": les jupes en forme de tube portées au quotidien par les écolières, les ouvrières, les paysannes, bref, toutes les femmes au Laos. Sa particularité est d’avoir une circonférence plus grande que le tour de taille, la partie qui dépasse est donc replié sur le devant de la jupe donnant l’effet d’une jupe portefeuille. "Le sinh" peut être en soie ou en coton coloré avec des broderies très belles. L’habit traditionnel: une des rares activités non produite à l’étranger!


Le secteur industriel parait en effet totalement inexistant. C’est bien simple dans les supermarchés tout ce qui est vendu est: “made in Thaïland”! Nous ne sommes pas des grands amoureux des zones industrielles ou des usines mais nous étions si heureux d’en voir une à Vang Vieng au bout de trois semaines dans le pays que nous nous sommes accordés une pause devant ses grandes cheminées à fumée noire.


Sans aucun accès à la mer et écrasé par ses montagnes le Laos est un pays qui semble étouffé au milieu de ses géants voisins: la Chine, le Vietnam et la Thaïlande. Ce sentiment d’oppression nous l’avons ressenti aux côtés des habitants qui nous ont souvent lancé des regards froids et désintéressés. Heureusement, il y avait les enfants! Au Cambodge, les enfants se cachaient et nous criaient des “hello, hello”. Le jeu consistait alors à tourner la tête de gauche à droite pour apercevoir une jambe, une tête ou un bras et répondre alors à notre tour “hello”!. Rien de mal si ce n’est des torticolis en fin de journée. Au Laos, le jeu était plus douloureux. Les enfants se précipitaient à notre rencontre, s’alignaient les uns à côté des autres et nous tendaient leurs mains. Nous devions alors leur taper dans la main. Les petits malins cherchaient à taper le plus fort possible. Au bout de quelques jours, nos mains étaient si rouges et si gonflées que nous avons décidé de changer les règles: éviter les enfants ou du moins... leurs mains! Si les tapes dans les mains se sont arrêtées les sourires et encouragements nous ont accompagnés jusqu’à la frontière vietnamienne.



Ces petites mains qui tapent fort
KM PARCOURUS EN TANDEM :

1  3  2  5  1

 

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