La Nam Ou, aux dires des laotiens la plus belle rivière du Laos, est un affluent du Mékong qui prend sa source dans les hautes montagnes aux confins du Laos et du Yunnan. La Nam Ou traverse le nord du Laos sur 448 km jusqu’à la ville de Pak Ou où elle se jette dans le Mékong. Elle se fraye une voie à travers les gigantesques massifs calcaires et monts boisés en traversant les terres historiques des Khmu, les premiers habitants du Laos. Sur la Nam Ou, nous avons navigué cinq heures et nous sommes laissés bercer par les rapides et les courants des eaux qui peuvent être aussi dangereuses et capricieuses que celles d’un fleuve en période de mousson. Sur la Nam Ou, nous avons admiré le travail des orpailleurs et des pêcheurs, les uns, armés de tamis en quête de pépites d’or, les autres, équipés de filets ou de carrelets à la recherche de poissons de rivière. Sur la Nam Ou, nous avons accosté dans le village reculé de Muang Ngoy, accessible uniquement par bateau. Nous avons randonné et nous sommes crus au bout du Monde. Sur la Nam Ou, nous avons assisté à notre premier combat de coqs. Le spectacle que nous offraient les parieurs hurlant autour des deux bêtes qui s’arrachaient les plumes était incontestablement plus impressionnant que le combat en lui même. Sur la Nam Ou, nous avons fait des rencontres. Laurence et Branko des cyclistes en route vers l’Asie centrale. (Le Temps d’un détour épisode 2 ?) Bon courage les amis ! Bastien et Manon qui nous ont enfin appris les règles de la belote tout en nous racontant leurs aventures de voyage en van en Nouvelle Zélande. (Le Temps d’un détour épisode 3 ?) Et enfin, un groupe de cinq jeunes belges en maillot de bain, poncho et chaussures de marche. Dès que nous les avons aperçus nous les avons trouvés incroyables. Ils nous ont confié leur projet d’acheter une barque et de descendre la Nam Ou à la rame pour rejoindre Luang Prabang. (Le Temps d’un détour épisode 4 ?... NON! ) Nous leur avons alors demandé s’il s’agissait d’une blague belge: “C’est vrai que le belge se doit d’être drôle, mais non ce n’est pas une blague, on a même un sportif dans l’équipe”! Alors, comme il faut de tout pour faire un monde: des cyclistes et des marins, nous leur avons fait un sourire complice et une petite tape d’encouragement sur l’épaule. Ils transpiraient le rire, l’insouciance et l’aventure, nous avions presque envie de les suivre. Mais le Laos c’est fini pour nous, cap maintenant au nord-est, cap sur le Vietnam, cap sur les Alpes tonkinoises!
