Il y a dans la famille un vieux dicton: “T’es poète ou t’es con”. Aujourd’hui, à défaut d’être cons, nous avons décidé d’être poètes. Nous sommes entrés au Vietnam par Dien Bien Phu, En dévalant les hautes montagnes laotiennes, Apparut la beauté des rizières vietnamiennes, Un nouveau pays s’offrait alors à nos roues. Nous sommes entrés au Vietnam par Dien Bien Phu, Où six décades plus tôt, nos soldats se battaient dans des trous, En 1954, nos armes tombèrent dans cette cuvette, Qui devient l’amphithéatre de notre plus grande défaite. De la guerre d’Indochine, A triomphé le Viet Minh, De l’échec des français, L’indépendance est née. Que reste t’il de la mémoire de nos ainés? Un musée, pas si bien fait, Un cimetière, plutôt gai, Un blockhaus, on s’y croirait. Nos grand-pères sont sortis du Vietnam par Dien Bien Phu, Nous sommes entrés au Vietnam par Dien Bien Phu, Aujourd’hui, seuls des regards de paix se posent sur nous, Et la gentillesse de ce peuple se retrouve partout.
