Shanghaï, fut avant tout pour nous un bain de famille. Gabriel, Thanh Tu et leurs deux enfants, qui vivent depuis plus de cinq ans en Chine, ont accueilli sept jours les deux vagabonds que nous étions à la sortie du train.
Gabriel nous a initié au Twist, (pour les joueurs de cartes: tarot indien revisité) et, nous devons l’admettre, il nous a plumés! Tu, vietnamienne, passionnée de cuisine, nous a fait découvrir et savourer des mets thaïlandais, chinois, vietnamiens, français, taïwanais... des restaurants huppés de la ville, aux brochettes de rue en passant par sa propre cuisine! Minh Tâm, leur fille nous a donné des cours de chinois. Elle nous a appris l’écriture sur le tableau noir de maîtresse et fait travailler notre prononciation devant le dessin animé "Cars": “Vous allez voir, c’est très facile à comprendre!” Enfin, Arthur, leur petit garçon de 4 ans s’est emparé du siège avant du “Grand Vélo” qui est devenu le plus beau des avions de chasse.
Si nous recevions des offres d’emploi pour Shanghaï, nous signerions sans hésiter! (“Enfin, promis chers parents pas tout de suite!”) Cette ville de plus de vingt millions d’habitants que nous pensions démentielle, polluée, inabordable nous a dévoilé toutes ses cartes et nous a conquis. Shanghaï est selon nous le puzzle de la ville parfaite ayant pour pièces tous les atouts des villes que nous aimons. Des grandes avenues cyclables à la "berlinoise", des tours vertigineuses qui te font toucher le ciel à la "singapourienne", des roof tops animés à la "bangalorienne", des boulangeries garnies à la "parisienne", de la street-food à la "bangkokienne", une promenade piétonne infinissable le long de l'eau à la "bombayienne", des parcs paisibles et intemporels à la "londonienne". Tout ceci, sans oublier la gigantesque maquette de Shanghaï au Musée de l’Urbanisme de la ville et l’ancien Pavillon de la Chine construit pour l’Exposition Universelle de 2010, aujourd’hui reconverti en Musée des Arts de Chine qui ont fait vibrer le cœur de notre architecte.
De cette ville chinoise où nous avons pédalé en toute tranquillité, où nous avons ri en français et où nous avons redécouvert quelques délices vietnamiens nous ne voulions plus partir.
