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Mais où est donc passée la Route de la Soie?

Nous sommes sortis de Shanghaï de la même façon que nous y étions rentrés: par le train. Nous avons viré de bord et mis cap au nord, direction le Gansu. Dans notre wagon, prévu pour 108 passagers mais dans lequel s’entassaient plus de 150 personnes, nous avons eu le temps de compter les heures et d’échanger quelques mots en "englishinois". Nous avons rencontré Deng Lei, étudiant en école d’ingénieur qui s’est exclamé haut et fort en nous voyant: “so, you French, very rich!!”. A ce moment là, nous avons réalisé qu’une trentaine de paire d’yeux était fixée sur nous, les seuls étrangers du train, et qu’il allait être très compliqué d’expliquer que non, la couleur de peau ne fait pas le porte monnaie. Nous nous sommes donc recroquevillés sur nos sièges et avons essayé de passer inaperçus en partageant nos places avec des enfants chinois qui ont alors découvert les joies des dessins animés en français. La banlieue de Shanghaï a disparu, laissant place aux paysages lunaires du nord de la Chine.

Nous sommes arrivés à Lanzhou , capitale du Gansu, située à mi-chemin entre l’est et l’ouest de la Chine, sur le Fleuve Jaune, le long du corridor du Hexi et cernée par les montagnes qui cachent les Empires rivaux de la Chine, mais surtout, surtout, porte d’entrée des territoires musulmans et tibétains, porte d’entrée de la Route de la Soie.

La Route de la Soie, ce nom nous faisait tellement vibrer que nous pensions réellement arriver dans le désert et ses montagnes, au milieu de caravanes de pèlerins et de commerçants à dos de chameaux. Pourtant, les trente heures de train ne nous ont pas fait remonter le temps. Dans une atmosphère, rendue grise et maussade par la pluie et le froid, nous n’avons rien vu de très exotique lors de nos premiers jours de vélo sur la Route de la Soie: usines, villes fantômes abandonnées suite à l’arrivée des autoroutes, camions “dégueulant” de marchandises, zones maraichères, champs de maïs, de colza et de blé... Une Route, certes pas fidèle à notre imaginaire, mais qui semble en tout point, encore aujourd’hui, très active et productive pour le pays et pour ses voisins.


Nous avions fait le deuil de Marco Polo, lorsque, enfin, le cinquième jour, nous eûmes le sentiment d’avoir changé de siècle: la magie de la Route de la Soie s’allumait enfin et nous offrait ses merveilles. (A découvrir dans quelques jours...)

KM PARCOURUS EN TANDEM :

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