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La traversée du Xinjiang

Pour atteindre la ville de Hami depuis Dunhuang, nous avons roulé plus de 400km sur la seule route droite et plate qui traverse le désert de Gobi. Nous avions devant nous du goudron, derrière nous, du goudron et autour de nous 360 degrés d’horizon avec des steppes à perte de vue. Nous pensions avec regret aux peupliers qui bordent les routes du Gansu. Dans le Gobi, “pas un arbre pour pisser ou pour se pendre”, seulement l’ombre de notre tandem pour nous protéger des rayons du soleil lors de nos courtes pauses.


Une fois Hami passée, nous nous sommes échappés du désert quelques jours pour partir à l’assaut des monts Tian Shan et rejoindre les bord du lac Barköl à 2000 m d’altitude. Nous avons quitté les terres stériles et mortes du désert pour retrouver la vie. A mesure que nous grimpions, la nature se réveillait. Nous avons traversé des forêts de conifères, des prairies alpines peuplées de bergers et de paysans kazakhs et avons pédalé au milieu des troupeaux de moutons, de vaches, de chameaux et de chevaux sauvages. Nous nous sentions partout en Asie centrale, mais certainement pas en Chine. Pourtant, les camions remplis de porcs croisés en chemin étaient bien présents pour nous rappeler à l’ordre: ici vivent les minorités musulmanes mais cette terre est celle des Hans.


Lorsque nous sommes redescendus des montagnes samedi 8 août dernier, nous avons atteint quelques uns de nos records. 1/ Nous avons pédalé 218 km en une journée, 2/ nous sommes descendus sous le niveau de la mer à une altitude de -154 m, 3/ nous sommes arrivés au point terrestre le plus éloigné du littoral (quelque peu angoissant pour un normand et une bretonne), 4/ nous avons pédalé sous un pic de chaleur à 48 degrés à 17h. Nous étions tellement épuisés en fin de journée à 20 km de la ville de Turfan, que nous nous sommes surpris à humer l’odeur des camions en croyant sentir un camembert. “Nous avons vécu un mirage olfactif” criait Alexandre. Aux portes de la ville, une famille ouïghoure nous attendait dans sa fourgonnette. Le père et la mère nous ont fait signe de nous arrêter et nous ont tendu, non pas un fromage, mais une énorme grappe de raisin vert tout juste cueilli des vignes qui bordent la ville. Il était 22h, il faisait nuit, nous n’avions pas dîné et nous ne nous étions pas lavés depuis 72 heures, mais l’accueil de cette famille aux sourire jusqu’aux oreilles nous a tant ému qu’elle nous a donné toute l’énergie nécessaire pour atteindre notre auberge de jeunesse. Ce soir là, des grains de raisin plein la bouche, nous étions les rois du monde.


KM PARCOURUS EN TANDEM :

1  3  2  5  1

 

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