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La Mongolie: ce pays indomptable!

460 km séparent la ville de Bulgan de celle d’Altai, distance que notre tandem, (après plus de six mois de route) aurait pu avaler en moins de quatre jours si seulement les routes mongoles étaient restées fidèles à celles de la Chine. Il nous a fallu six longues journées pour parcourir notre première étape mongole.


En quittant le goudron et en nous lançant confiants sur les pistes de terre, nous avions la conviction que l’expérience ne pourrait être plus dure que celle du sable du Cambodge le long du Mékong. Nous avions tord. Très vite, nous comprîmes que le monde avait changé d’échelle: nous nous sentions deux minuscules atomes dans une étendue vaste et sans limite. Nous pédalions parfois des centaines de kilomètres sans croiser véhicule, habitation ou simple panneau de signalisation. Les pistes se multipliaient, le GPS devenait inutile, l’égarement était souvent inévitable. Il fallait alors l'apparition soudaine d’animaux solitaires comme une gazelle ou un renard, (fait de la Providence?), pour nous redonner foi au voyage et l’envie d’avancer. Régulièrement l’odeur insupportable de la chair en décomposition sur des cadavres d’animaux envahissait nos narines, nous obligeant à retenir notre respiration sur quelques mètres. Les vautours et autres rapaces que nous croisions alors ne nous quittaient plus, nous offrant un bal vertigineux et effrayant au-dessus de nos roues. Nous les admirions en silence prêts à hurler: “allez vous-en, nous sommes encore vivants”! Jamais nous n’avions ressenti un tel sentiment de vulnérabilité et d’isolement. Perchée à plus de 2500 m d’altitude dans le Gobi Altai, la ville d’Altai semblait inaccessible. Le sixième et dernier jour, nous avons roulé 50 km en 8 heures sur du sable que nous maudissions à chaque coup de pédale. Pour ne pas tomber dans le fatalisme, nous avons écouté le Voyage au Centre de la Terre de Jules Verne. Huit heures d’histoire pour huit heures d’effort, 51 chapitres de fiction qui nous tinrent en haleine et nous aidèrent à gravir notre montagne de poussière. Pour nous éviter des séquelles psychologiques et physiques trop importantes, nous avons décidé de faire du stop et de nous éviter les 300 km de piste qui relient la ville d'Altai à celle de Bayankhongor. Nous sommes montés dans un camion vide mais normalement chargé d'explosifs, au côté d’un policer et de son chauffeur. Installés sur la couchette arrière nous avons passé 10 terribles heures avec nos sauveurs à nous faire la promesse de ne plus jamais nous plaindre d’avoir mal au dos et aux fesses en vélo. Il ne nous restait ensuite que 650 km de goudron pour atteindre Ulaan Baatar. La fin de l’été est arrivée plus vite que nous ne l’aurions espérée. Les nuits sous tente sont devenues glaciales et les averses en journée plus fréquentes. Ce voyage en vélo en Mongolie aurait pu facilement sombrer dans le tragique mais c'eût été sans compter le meilleur allié du nomade: "l’hospitalité mongole". A lire dans quelques jours...


KM PARCOURUS EN TANDEM :

1  3  2  5  1

 

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