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L'hospitalité mongole n'est pas un mythe

Le silence qui déferlait sur nous à chaque kilomètre parcouru dans les steppes mongoles nous poussait à chercher le soir une présence humaine. Nous prîmes ainsi l’habitude, au cours de notre traversée de la Mongolie, de planter notre tente à quelques mètres de yourtes et de partager nos soirées avec des nomades. Les nomades, qui représentent 50% de la population mongole, vivent principalement de l’élevage (yaks, vaches, moutons, chèvres, chevaux et chameaux) et migrent quatre fois par an au rythme des saisons en quête de nouveaux pâturages pour leur bétail. Leurs déplacements ne se font pas au hasard. Ils se respectent et se répètent de génération en génération et sont influencés par les conditions climatiques et l’emplacement des sources. Les enfants, dès l’âge de sept ans, partent en pension dans les grandes villes et profitent d’un mois de vacances en hiver et en été pour retrouver leur famille. Lorsque nous entrions dans une yourte, nous étions toujours accueillis par un bol de lait de chèvre, de jument ou de yak, accompagné de plusieurs morceaux de fromage sec et de petits gâteaux. Ce rituel était pour nous le meilleur moment de la journée. Nous prenions alors le temps de nous présenter et d’ouvrir notre carte de Mongolie pour expliquer notre parcours. Nous montions ensuite notre tente, à l’abri du vent et idéalement orientée ouest pour profiter au maximum de la lumière du jour. Les mongols, et particulièrement les enfants, nous aidaient à installer notre matériel. Une dizaine de bouches différentes participa au gonflage de nos tapis de sol ces dernières semaines. Nous demandions souvent aux femmes de nous cuisiner un dîner en échange de quelques tugriks. Nous savourions alors des buzz (raviolis au mouton) ou du tsuivan (nouilles au mouton) ou du risotto toujours au mouton. Certains soirs, nous avions le droit à quelques verres de vodka ou d’aïrag (alcool de lait de jument). Les hommes devenaient alors parfois oppressants et certaines de leurs paroles, tournées “à la rigolade” nous mettaient très mal à l’aise: “ce soir Alex, nous échangeons nos femmes!” On vous laisse imaginer les réactions de Solenne, déjà très concentrée à éviter des mains, de temps en temps... un peu trop baladeuses. Le matin, nous prenions le temps d’aider au rassemblement des troupeaux pour la traite. Nous ne quittions jamais nos hôtes sans un échange de cadeaux. Nous recevions du fromage et un plein d’eau du puits à l’odeur et au goût de chèvre et nous offrions en échange nos derniers portes clés Tour Eiffel ou des savonnettes. S’il nous arrivait en journée (à force de peiner sur nos trois roues) de maudire la Mongolie, le soir, bien au chaud sous les yourtes... nous lui rendions toujours justice!


KM PARCOURUS EN TANDEM :

1  3  2  5  1

 

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