top of page

Sur la route de l'ambre

C’est en traversant les eaux du fleuve Narva, sur le pont qui relie la ville de Ivangorod en Russie à celle de Narva en Estonie, que nous rentrâmes en Europe, le 24 septembre dernier. Il était 15h30, il faisait 18 degrés et nous nous sentions enfin chez nous! Nous avions devant nous huit pays à franchir avant la France et la chance de n’avoir plus aucun poste de frontière à visiter. Les deux semaines qui suivirent, nous pédalâmes plus de 1100 km le long de la mer Baltique, pour atteindre la Pologne. En Estonie, Lettonie et Lituanie, nous retrouvâmes les petits plaisirs de l’Europe: les couleurs et saveurs de l’automne, les compotes de pommes et de poires ramassées en chemin, les feuilles mortes, les châtaignes et les odeurs de résine et de terre mouillée en forêt, les grands lacs et les rivages de la mer, le goût des spéculos trempés dans le café ou les chocolats chauds, les tartines grillées et les pâtisseries à la crème. Des joies simples que nous avions presque oubliées après trois ans d’expatriation et d’exotisme. Nous notâmes également trois ressemblances majeurs dans les pays baltes: la peur de l’envahisseur russe, le besoin de rattachement à l’Union européenne, le rôle clef des pays nordiques, qui fournissent du travail à une grande partie de la population. Dans notre traversée de “la route de l’ambre”, nous avions pour guide les grues et les oies sauvages qui s’échappaient vers l’ouest et des terres plus chaudes. Les vols d’oiseaux se succédaient et nous invitaient à suivre leur chemin migratoire, véritable course contre la montre, contre le froid et l’hiver qui gagnaient un peu plus de terrain chaque jour. En Estonie, nous profitâmes des aménagements gratuits de l’Office des forêts local, pour traverser le pays et nous loger. Nous avions le choix entre des maisons en bois ou des espaces en plein air pour camper. Nous trouvions toujours sur place, des sanitaires, du bois coupé et un foyer pour le feu. En Lettonie, nous fîmes la connaissance de Edgar er Anna qui partagèrent avec nous leur passion de collectionneur. Edgar est le mécanicien le plus fascinant que nous ayons rencontré. En cinquante ans il a récupéré une quinzaine de vieilles voitures et motos russes ou allemandes qu’il a lui même remis à neuf. Nous n’avons pas osé lui demander d’échanger notre tandem contre une de ses BMW, mais nous en rêvions! En quittant l’Estonie, les températures chutèrent, nous réalisâmes alors que notre équipement estival ne suffisait plus pour dormir dehors. Nous frappâmes donc aux portes tout au long de notre route pour planter notre tente dans les jardins et demander de l’eau chaude et des couvertures supplémentaires. Croyez nous, l’hospitalité européenne n’a rien à envier à celle des mongols! Nous retrouvâmes autant de chaleur et de gentillesse les dernières semaines que les huit derniers mois passés à voyager en Asie.


KM PARCOURUS EN TANDEM :

1  3  2  5  1

 

FOLLOW US IN ENGLISH

bottom of page